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Croiser les fils et les paroles

26 – Samedi 26 mars

Carême

26 - Samedi 26 marsL’Éphéméride à Strasbourg
Lever soleil – 6h19    Coucher soleil – 18h50

Lever lune – 3h49    Coucher lune – 11h34
Surface lune visible – 40,5 %    Distance de la terre – 364.148 km

Une citation
La main de Dieu
est visible sur les choses humaines, mais cette main même, a une ombre, qui nous cache ce qu’elle accomplit.
Alphonse de Lamartine

 

Une invitation à écarter une lecture littérale des textes

Les langues sémitiques, utilisent le mot « main » (yad) pour désigner le pouvoir, la puissance, la domination, la maitrise, bref, le pouvoir d’agir. Par exemple, « à main forte, YHWH vous a fait sortir d’Égypte, de la maison de servitude » (Exode 13,3).

Jésus de Nazareth, qui parlait araméen, une langue sémitique, déclare : « Si ta main entraine ta chute, coupe-la ; il vaut mieux que tu rentres manchot dans la vie [éternelle] que d’aller avec tes deux mains dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint pas » (Marc 9, 43). Attention, à la lecture littérale !

Le sens est figuré : il vaut mieux réduire sa puissance si l’on n’est pas capable de vivre droitement en ayant du pouvoir. Le contexte est d’ailleurs celui de l’annonce du Royaume de Dieu, ouvert aux humbles, aux « pauvres de cœur », celles et ceux qui s’en remettent à Dieu et qui lui donnent toute leur confiance.

Dans le Coran on trouve la même injonction : « Au voleur et à la voleuse, coupez la main en punition de leurs forfaits. Telle est la sanction dissuasive prescrite par Dieu, et Dieu est Puissant et Sage. » (5,38) … Et en arabe, le mot « main » (yad) signifie lui aussi au figuré « pouvoir, force, possession, puissance » … « pouvoir d’agir ».
Ainsi, il serait demandé de mettre le voleur hors d’état de nuire.

Dans sa traduction du Coran, le Dr Al-Ajami remarque que le mot « main » est au pluriel dans le texte arabe, ce qui renvoie clairement au sens figuré.
Il traduit donc ce verset ainsi : « Le voleur et la voleuse, réduisez leur puissance en récompense de ce qu’ils auront tous deux acquis. Telle est la mise en garde de Dieu, et Dieu est Puissant, Sage. » (https://www.alajami.fr/index.php/2018/01/29/s5-v38/)
Ce verset est d’ailleurs immédiatement suivi par : « Cependant, celui qui se sera repenti une fois son forfait accompli et se sera amendé, Dieu accueillera son repentir car Dieu est Clément et Miséricordieux. » (5,39)

Jésus comme le Coran invitent donc les êtres humains à faire modération de leur pouvoir et à en faire un bon usage, avec justice, pour vivre en accord avec Dieu.

Vincent Goulet

 

Un témoignage

Quand il a été décidé de choisir le thème de la main pour ce calendrier, la crainte de butter sur ces versets difficiles nous poussait à envisager de n’en point parler. Aussi merci à Vincent pour s’être emparé de cette étude. Etude qui a déjà soulevé bien des discussions parmi ceux qui ont fait des relectures du calendrier avant parution.

 

Une illustration Photo Danielle Mathieu

« Commencer par dessiner des colombes, les déposer tout délicatement tout près des déchirures, leur préparer le fil et les aiguilles, … S’appliquer pas à pas, point par point, malgré l’usure, les chagrins et les blessures… Le tapis donné par l’imam du monastère derviche de BLAGAJ (Bosnie-Herzégovine). Roulé et déroulé dans ce lieu de prière et d’enseignement il a écouté bien des remerciements, des lamentations et des souhaits. » Morceau Chemins de fraternité « Paix dans les Balkans »

 

La Torah s’exprime dans le langage des hommes. Sanhédrin 56a

Cette formule est utilisée pour expliquer certains anthropomorphismes contenus dans la Bible, comme par exemple, la main de Dieu.

 

L’emblème de la Main, depuis les origines, a traversé les millénaires en gardant son ensemble de significations.

« Partout, quand la main fut l’emblème de la Divinité, elle signifia souveraineté suprême et vertu créatrice, force divine et irrésistible, pouvoir de commandement, de justice et de direction, puissance de protection, d’assistance et d’inépuisable munificence.

Partout, quand elle interpréta l’âme de l’homme dans l’accomplissement de ses obligations religieuses, elle fit les gestes pieux d’adoration, de vénération, d’acclamation, d’invocation, c’est-à-dire satisfit aux devoirs de l’hommage et de la prière. »

Extrait du livre Le bestiaire du Christ, Louis Charbonneau-Lassay, éd. Albin Michel 2006

 

Une invitation
à une célébration eucharistique
suivie de la soupe solidaire

Le 29 mars à 12h – maison diocésaine St Pierre 27 rue des Juifs à Strasbourg

La soupe sera préparée ensemble le matin avec tous les légumes apportés par les uns et les autres.

Se renseigner à la Pastorale des Migrants du diocèse 03 88 21 29 66

(Si vous êtes curieux, allez voir l’invitation du jour 37 !)

 

>>> Version imprimable du texte (sans les images) à télécharger : Calendrier jour 26